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Jean-Jacques Rousseau en quarantaine
Avant de rêver à des promenades solitaires, Jean-Jacques Rousseau a connu, lui aussi, une période de quarantaine.
En août 1743, le philosophe embarque à bord d'une felouque qui doit le mener à Venise où il était appelé à devenir le secrétaire du comte de Montaigu, récemment nommé ambassadeur de la Cité des Doges. Mais arrivé à Gênes, son bateau doit rester au port : une période de quarantaine a été décrétée pour endiguer la peste de Messine. On lui propose de rester à bord ou de résider dans un lazaret, un établissement dans lequel on confine les personnes ou marchandises susceptibles d'avoir été contaminées par la maladie.
Dans le lazaret sans fenêtres ni meubles, le philosophe fait l'expérience d'un confinement strict : "On ferma sur moi de grosses portes à grosses serrures, et je restai là, maître de me promener à mon aise de chambre en chambre et d’étage en étage, trouvant partout la même solitude et la même nudité".
Le philosophe affirme ne pas craindre la solitude : "Seul je n’ai jamais connu l’ennui, même dans le plus parfait désœuvrement : mon imagination, remplissant tous les vides, suffit seule pour m’occuper". (Les Confessions, livre II, chapitre 12).
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